Je me présente, Louis Ducharme. Après avoir été actif pendant plus de 30 ans dans le domaine de la photographie de communication, j'ai, par la suite, oeuvré comme chargé de cours, durant 7 années, à l'école de design de l'université Laval.
Sentant le besoin de me réorienter, un des nombreux hasards de la vie m'a amené à aller visiter le Nicaragua en 2013. Peu à peu je me suis découvert deux nouvelles passions i.e. la culture du bambou et celle du café.
Après avoir approfondi le sujet et fait de nombreux contacts sur le bambou, cela m'a convaincu qu'il y avait un potentiel suffisamment intéressant pour acquérir un terrain et y démarrer une plantation de bambous.
Finalement en avril 2015, après 4 voyages, j'ai trouvé et fait l'acquisition d'un terrain susceptible de soutenir mon projet.
C'est là que tout a débuté...puisque mon nouveau site possédait déjà une modeste plantation de café, on me convainc alors d'en cultiver davantage afin d'obtenir, plus rapidement qu'avec le bambou, des revenus. En effet on peut déjà faire une première petite récolte après 3 ans pour le café mais il faut attendre de 5 @ 7 ans avant de commencer à couper et rentabiliser le bambou. Je fis donc l'acquisition de 20,000 plants additionnels.
Dans les premières années la courbe d'apprentissage fût assez abrupte. Apprentissage de l'espagnol, de la culture Nica, des relations de travail avec les nicaraguayens, vols d'équipements, erreurs, changements climatiques, sécheresse, etc.... De plus j'ai du lire abondamment, consulter et expérimenter pour apprendre les spécificités de la culture du café, connaître les variétés intéressantes, les méthodes de fermentation, l'exportation, l'importation, la douane, la torréfaction et sa vente.
Le plus ardu a probablement été ( et est toujours ) de changer la perception des Nicas sur le 'gringo' que je suis et d'accepter que celui-ci puisse dire quoi et comment faire avec une certaine crédibilité.
Tous les Nicas sont nés dans le café et ça coule dans leur veine d'où la difficulté pour un étranger d'arriver et de proposer de nouvelles façons de faire les choses.
J'ai été un des premiers au Nicaragua à expérimenter la fermentation anaérobique ou tester la fermentation avec des levures spécifiques développées pour le café. Mes meilleurs lots de café obtiennent des scores jusqu'à 87+ pts ( cafés d'exception) et on continue de s'améliorer d'année en année.
Le bambou
Parallèlement à la passion que j'ai développé pour la culture du café, celle du bambou ne s'est toujours pas estompée.
Le bambou fleurissant au 50 @ 150 ans selon l'espèce ( 1,400 espèces dans le monde) j'ai pu quand même mettre la main sur de rares graines et mettre en terre environ 900 bambous à l'automne 2015. ( juste après les 20,000 nouveau caféiers)
Fin 2018 j'ai eu la chance d'acquérir un lot de graines provenant de Birmanie (muni d'un permis d'importation de l'ACIA) qui m'a permis de démarrer, parallèlement à ma plantation existante, un 'vivero' de bambou (pépinière) où je fais la germination, la reproduction et la vente d'espèces rares ( site de Bambunica ).
Puisqu'une partie des premiers bambous semés ont atteint leur maturité, j'ai donc pu commencer à en faire le commerce localement à petite échelle pour la vente de cannes de bambou pour la construction de ponts, maisons, meubles, objets décoratifs, etc...) étant toujours dans l'attente de la construction d'une route carrossable à l'année, ce qui n'est toujours pas le cas actuellement!
L'intérêt pour la culture du bambou est en progression mondialement. On peut tailler environ 25% de chaque plant annuellement ( +/- 6 à 8 cannes de 20+ mètres ) et ça repousse chaque année. Un plant adulte donnera environ 60 @ 100 mètres linéaire de bambou de qualité construction à tout les ans ( @ +/- $2 m.l.) . Les déchets de coupe seront transformés en charbon car, dans le même esprit, suite à mon cloisonnement lors de la COVID, j'ai démarré un autre projet qui consiste à récupérer les déchets et retailles de bambou afin de fabriquer des briquettes de charbon de bambou pour la combustion en cuisine, contribuant à diminuer l'utilisation et la coupe d'arbres précieux
Une plantation de bambou devient donc une forêt renouvelable et presque perpétuelle.
Nous faisons la promotion de la culture et de l'utilisation du bambou dans les communauté environnantes auprès d'écoliers et de fermiers ) afin de les soutenir dans l'apprentissage des utilisations de ce matériau et à protéger les fragiles forêts du Nicaragua en tentant de changer les mentalités. Le bambou est incroyable pour renouveler les sols, filtrer l'eau et pour ses multiples usages écologique. En construction on l'appelle également ''acero végétal'' ou l'acier végétal.